" Comme l'Amour, l'Art n'est pas plaisir mais Passion " André Malraux
__Je touche du bout des doigts une idylle onirique qui m'entraine jusqu'au lendemain, me fait oublier le lointain. Elle valse de-ci de-là et, tout autour de ma plume, ses pieds froissent le papier au rythme de ses figures. __Un enjambement au-dessus d'une rature et la voilà qui disparait.
Je me lève. Je l'appelle Point de trêve. J'ai besoin d'icelle. Idéelle. Irréelle. Obsessionnelle.
__Je l'entends murmurer des silences qui m'inspirent le doute, me mettent en déroute. Le verbe suspendu à mes lèvres comme un baiser qui ne vient jamais. Je tolère ses impairs et les fables qu'elle me sert, scandés en vers. __Une dernière balade, plus que quelques mètres et la voilà qui disparait.
Je me lève. Je l'appelle. Point de trêve. J'ai besoin d'icelle. Cruelle. Rebelle. Passionnelle.
__Je l’apostrophe avec mes allusions, métaphore d'illusion qui ne riment à rien. Alors j'invente des épopées dans lesquelles je la rêve embrassée, enlacée. Mais elle brandit son blason face à tant de lyrisme. __Je l'aime même libre, tout autant qu'elle me hait.
Je me lève. Je l'appelle. Point de trêve. J'ai besoin d'icelle. Charnelle. Immortelle. Compulsionnelle
__Ô Poésie, tu m'arraches tant de maux et, telle Allégorie d'Amour, ton souffle m'a mot dit. Tu me hantes d'idées, fais plier mes pensées. __Et tout ce sang que j'ai versé n'est plus que de l'encre sur mes alexandrins brisés.